REMBLAIEMENT DES BASSINS DE L’AÉROPORT DE BATA DRAGUE À DÉSAGRÉGATEUR : DAS
Paramètres intervenant dans le choix d’un type de dragage
Dragues aspiratrices à disque désagrégateur : (DAS)
Description :
Ce modèle dispose d’un cutter au niveau de sa tête d’aspiration. Ce dispositif, par rotation permet de désagréger les matériaux, ce qui permet simultanément leur pompage.
La force du cutter, renforcée par l’ancrage sur le pieu, permet de désagréger des roches de résistance considérable. À titre d’exemple, les modèles les plus importants peuvent facilement venir à bout de roches présentant une résistance équivalente à celle d’un très bon béton.
2 modèles de disque désagrégateur de taille différente
Il est ainsi possible d’adapter un disque désagrégateur sur une drague aspiratrice suceuse. Toutefois, il est impossible d’utiliser cette combinaison lors de l’extraction de matériaux compacts et résistants, la superstructure de la drague suceuse n’étant pas suffisamment renforcée pour résister aux contraintes imposées par ce type d’opération.
L’adjonction du désagrégateur aux équipements d’aspiration a fait considérablement augmenter les possibilités de dragage de la drague aspiratrice. Elle peut être aussi bien utilisée pour les travaux neufs que pour les dragages d’entretien, et pour des sédiments très variés. Les dimensions des dragues aspiratrices à désagrégateur vont des petites unités standardisées ou démontables jusqu’aux grandes unités capables de travailler dans des zones exposées et par une profondeur maximale de 30 m.
Il existe différents types de désagrégateur, le choix de l’outil à mettre en œuvre est conditionné par la nature des matériaux (roches, vases, sables…) et la solution retenue pour leur évacuation. Certains d’entre eux comme les désagrégateurs à couronne fermée permettent en effet de limiter la dilution ce qui peut s’avérer intéressant dans le cadre d’une gestion à terre par exemple. Il est par ailleurs possible de changer les dents de la couronne en fonction du type de matériaux à draguer.
Une fois déstructuré et mélangé à de l’eau, les matériaux dragués sont aspirés au travers de la tête de dragage, passent au travers de la conduite d’aspiration et de la pompe qui y est intégrée pour ensuite être évacuées vers la canalisation de refoulement. La concentration du mélange varie de 10 à 40 % selon les caractéristiques des produits dragués. Concernant les unités capables de déstructurer de la roche, il arrive parfois que la reprise des produits soit assurée par une autre unité spécialisée (dragage mécanique).
Parallèlement à la drague à disque, il existe une autre forme de désagrégateur capable de procéder à des travaux de déroctage : La roue à godets. Ces dispositifs de désagrégation sont largement utilisés dans le cadre de l’exploitation de carrières mais n’ont à ce jour pas trouvé grâce auprès des donneurs d’ordres internationaux de dragage. Leur efficacité n’est pourtant plus à démontrer puisque ces dispositifs donnent pleine satisfaction dans le cadre d’opérations d’extraction minière qui nécessitent impérativement une bonne productivité.
Ces dragues disposent d’une manière générale de 2 pieux d’ancrage disposés à bâbord et tribord à l’arrière de l’embarcation. Ces engins opèrent en effectuant un balayage de la zone de travail en s’appuyant sur l’un de leurs pieux d’ancrage. Les mouvements latéraux sont réalisés à l’aide de treuils et de câbles reliés à des ancres ou corps morts. Lorsque l’extraction des matériaux a été réalisée sur la totalité de l’arc de cercle concernée, le pieux opposé est enfoncé et le pieux d’appui est relevé ce qui permet d’avancer le cutter d’une distance suffisante pour extraire à nouveau les sédiments sur l’arc de cercle de travail suivant. La drague se déplace en quelque sorte en marchant sur ces pieux.
Il existe des modèles qui disposent de pieux coulissant ou basculant qui permettent de faciliter le positionnement et le déplacement de la drague sur sa zone de travail. Par ailleurs, certaines dragues sont équipées de vérins hydrauliques et d’élindes articulées qui permettent de positionner très précisément le cutter. Ces modèles améliorés sont particulièrement adaptés au dragage sous embarcations ou en zone confinée.
Une fois pompés, les sédiments sont refoulés :
- Dans des barges de grande capacité. Cette solution tend toutefois à disparaître, du fait de l’importante dilution des matériaux (environ 5 à 7 volumes d’eau pour un volume de sédiment in situ) qui se traduit par des phénomènes de surverse et aboutissent à d’importantes remises en suspension autour de la barge. Cette technique est encore utilisée pour le transfert de matériaux type sables ou graviers qui sont en mesure de décanter rapidement dans les barges ;
- Vers des casiers aménagés à terre à l’aide de conduites. Le refoulement peut être réalisé sur plusieurs kilomètres en installant des pompes relais si nécessaires. L’aménagement des casiers est adapté selon la nature des matériaux qui y seront refoulés dans la zone à remblayer.
D’une manière générale les dragues aspiratrices utilisées pour les opérations de dragage de sédiments meubles ne sont pas autopropulsées et sont donc déplacées à l’aide d’une embarcation de service. À l’inverse les dragues de ce type utilisées pour des opérations de dragage et remblaiement direct, du fait qu’elles sont vouées à intervenir en milieu ouvert, disposent de leur propre système de propulsion.
Intérêts et limites :
Les dragues de petites tailles sont généralement modulaires et peuvent facilement être démontées et transportées par la route. Ceci permet à ces outils d’intervenir dans des endroits reculés et difficiles d’accès. Les unités de taille plus importante sont quant à elles généralement autopropulsées et assurent donc leur transfert sur zone de manière autonome.
Les progrès réalisés en termes de géolocalisation sont également appliqués aux dragues stationnaires. Le principe même de dragage de ces outils couplé à la précision GPS leur confère une précision redoutable sur le plan vertical. À l’issue du dragage les fonds sont généralement plats et ne présentent pas de dépressions ou de bosses.
Ces dragues sont par ailleurs sensibles à la présence de macro-déchets. Les débris divers peuvent s’enrouler ou se bloquer sur le cutter, ce qui se traduit par des arrêts intempestifs qui nuisent aux rendements d’extraction.
L’utilisation exclusive de ce type d’engin lors d’un dragage ne permet pas de remonter les blocs et déchets qui peuvent être retrouvés parmi les sédiments portuaires (contrairement au dragage mécanique).
Les grosses unités équipées pour le déroctage peuvent intervenir sur tous types de matériaux alors que les dragues stationnaires de plus petits gabarits et de plus faible puissance ne sont efficaces que sur les vases et les sables fins. Les grosses unités sont par ailleurs souvent autopropulsées et se rapprochent plus de navires classique ce qui leur permet d’intervenir aisément en milieu ouvert ce qui n’est pas le cas des dragues ne disposant pas de groupe de propulsion.
C’est aussi l’un des autres avantages de ces techniques puisque la forte variété de drague stationnaire disponible sur le marché permet de faire face à différents types de situation. Les plus gros modèles peuvent intervenir en milieu ouvert et exposé sur des zones où les matériaux à draguer sont par nature plus compacts (roches, sables compactés…) alors que les dragues de petit gabarit peuvent travailler aisément sous les embarcations et dans les recoins qui constituent des zones de sédimentation préférentielles pour les sédiments fins.
La profondeur d’intervention est également limitée par la longueur de l’élinde. D’une manière générale plus l’unité d’extraction sera de taille imposante, plus l’élinde permettra d’atteindre des profondeurs importantes. Il est par ailleurs possible de rallonger l’élinde sur certains modèles à conditions que la pompe soit de puissance suffisante.
Le rendement est en général élevé et varie entre 50 et 5 000 m3/h selon la drague et le matériau. Elles peuvent uniquement refouler sur une distance limitée (entre 500 m et 2 000 m) suivant la puissance des pompes et la nature des matériaux. Pour pallier à cette limite il reste toutefois possible d’utiliser des pompes relais (booster) qui permettent d’augmenter les distances de refoulement (distances doublées d’une manière générale).